Mise en Œuvre et Évaluation à Grande Échelle de l’Initiative de Formation Stratégique en Surveillance Communautaire

Mise en Œuvre et Évaluation à Grande Échelle de l'Initiative de Formation Stratégique en Surveillance CommunautaireJames Bonta, Guy Bourgon, Tanya Rugge, Chloe Pedneault, Seung C. Lee

Résumé: À la suite de l’examen pessimiste de Martinson (1974) sur les programmes de réhabilitation des délinquants, certains chercheurs ont commencé à remettre en question sa conclusion selon laquelle le traitement offert aux délinquants était inefficace. Dans les années 1990, une base solide de données probantes et conceptuelles donnaient à penser que ce traitement pouvait fonctionner. De nos jours, la perspective la plus influente quant à la réhabilitation correctionnelle est probablement le modèle fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité (RBR) formulé pour la première fois par Andrews, Bonta et Hoge (1990). En gros, le traitement est surtout efficace lorsqu’il est offert à des délinquants à risque élevé (principe du risque), qu’il cible les besoins criminogènes (principe des besoins) et offre des interventions qui correspondent aux capacités et motivations et au style d’apprentissage en utilisant en particulier des techniques cognitives-comportementales (principe de la réceptivité). Les données probantes relatives au modèle RBR sont rigoureuses et s’appliquent à un éventail de délinquants (p. ex. délinquants sexuels, femmes et jeunes).
La surveillance communautaire (c.‑à‑d. probation et libération conditionnelle) est la sanction correctionnelle la plus couramment utilisée en Amérique du Nord. Cependant, les données probantes traitant de son efficacité sont équivoques; une méta-analyse révèle une diminution très limitée de la récidive dans le cadre de la surveillance communautaire (Bonta et coll., 2008). Une étude sur les pratiques de probation au Manitoba a fourni de l’information pouvant expliquer ces constatations. Après avoir procédé à l’enregistrement audio de rencontres de surveillance entre un échantillon d’agents de probation (AP) et leurs clients, Bonta et ses collègues (2008) ont révélé que les AP souscrivaient très peu aux principes de RBR. Ces données probantes suggéraient que si les AP étaient formés pour suivre de près le modèle RBR, les résultats pourraient être meilleurs.

Télécharger