Alain Bauer
Maison d’édition CNRS
Résumé: Durant des siècles, les guerres et les conflits étaient faciles à comprendre : une cause, un ennemi, une guerre. Tout était évident, prévisible, même le terrorisme d’Al Qaeda, imprévisible mais identifié. Tout est désormais différent. Donc plus compliqué.
Les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher ont montré que l’ennemi ne correspond plus aux définitions qui ont eu cours depuis l’attaque contre le World Trade Center de New York. Il est plus diffus, multiple, et surtout beaucoup moins détectable par les services de sécurité des États trop habituées à lutter contre le terrorisme made in Al Qaeda.
Le terrorisme singulier est devenu pluriel. Entre les professionnels du terrorisme d’État, les ” golems ” créés par des États et qui s’en sont émancipés pour agir en fonction de leurs propres intérêts, les ” hybrides ” nés dans le crime et espérant la rédemption par la terreur en liaison avec des organisations, et des lumpenterroristes illuminés décidant sous l’impulsion de passer à l’acte, qui donc est vraiment l’ennemi ?
Selon l’auteur, il est urgent de sortir de la logique du prêt à penser anti-terroriste pour se lancer dans le sur-mesure. Il appelle à un véritable choc culturel pour sortir d’une guerre froide dépassée et apprendre à connaître sérieusement des ennemis qui nous échappent, bien que nous les ayons fabriqués nous-mêmes. On ne fait pas la guerre au terrorisme, affirme-t-il, on lui fait la police.